Comprendre le syndrome

La sensibilité multiple aux produits chimiques (MCS) a été décrite sous la forme d’un syndrome pour la première fois en 1950 par l’allergologue américain Theron G. Randolph. Elle est aussi définie sous le terme de syndrome d’hypersensibilité chimique multiple (SHCM). Elle regroupe un grand nombre de symptômes non spécifiques associés chez chaque patient d’une manière univoque et déclenchés par l’exposition à diverses substances chimiques pour de faibles concentrations, bien inférieures à celles connues pour provoquer des effets toxiques. Cette intolérance aux produits chimiques est décrite aux Etats-Unis sous le terme de « Toxicant-Induced Loss of Tolerance » (TILT), « perte de tolérance induite par les produits chimiques ». Elle est également entre autres définie comme une « maladie environnementale » ou encore « sick building syndrome ». Ce syndrome est maintenant reconnu en tant qu’affectation invalidante dans plusieurs pays comme l’Allemagne, aux Etats-Unis et au Canada notamment.

Pour des experts, ce syndrome devrait entrer dans le cadre des intolérances environnementales idiopathiques de l’OMS. Le terme « idiopathique » définit le fait qu’il s’agit d’une intolérance dont la cause serait inexpliquée. Ainsi on trouve aussi la définition anglaise « Idiopathic Environmental Intolerances », en court IEI. Cependant, ce terme n’a pas pu s’imposer ni dans la recherche ni dans la pratique.

Comprendre le syndrome

La sensibilité multiple aux produits chimiques (MCS) a été décrite sous la forme d’un syndrome pour la première fois en 1950 par l’allergologue américain Theron G. Randolph. Elle est aussi définie sous le terme de syndrome d’hypersensibilité chimique multiple (SHCM). Elle regroupe un grand nombre de symptômes non spécifiques associés chez chaque patient d’une manière univoque et déclenchés par l’exposition à diverses substances chimiques pour de faibles concentrations, bien inférieures à celles connues pour provoquer des effets toxiques. Cette intolérance aux produits chimiques est décrite aux Etats-Unis sous le terme de « Toxicant-Induced Loss of Tolerance » (TILT), « perte de tolérance induite par les produits chimiques ». Elle est également entre autres définie comme une « maladie environnementale » ou encore « sick building syndrome ». Ce syndrome est maintenant reconnu en tant qu’affectation invalidante dans plusieurs pays comme l’Allemagne, aux Etats-Unis et au Canada notamment.

Pour des experts, ce syndrome devrait entrer dans le cadre des intolérances environnementales idiopathiques de l’OMS. Le terme « idiopathique » définit le fait qu’il s’agit d’une intolérance dont la cause serait inexpliquée. Ainsi on trouve aussi la définition anglaise « Idiopathic Environmental Intolerances », en court IEI. Cependant, ce terme n’a pas pu s’imposer ni dans la recherche ni dans la pratique.

Classification

Dans la classification internationale des maladies (CIM 10), la MCS est mentionnée dans le thésaurus de diagnostic et identifiée par le numéro de clé T78.4.
Dans le catalogue systématique de la CIM 10, il est mentionné sous ce numéro : Allergie, sans précision

  • Idiosyncrasie
  • Hypersensibilité
  • Réaction allergique

Cette affectation du phénomène de la MCS à la norme T78.4 est considérée comme malheureuse par de nombreux médecins et scientifiques travaillant dans le domaine de la médecine environnementale ainsi que par les associations d’entraide de la MCS.
La mention de la MCS dans le thésaurus de diagnostic de la CIM-10 ne signifie pas que la MCS a été reconnue comme une « maladie causée par des agents nocifs de l’environnement ». Cependant, les associations de personnes concernées voient généralement les choses différemment.

Création

Il existe deux théories fondamentales sur l’origine de la MCS :

  • Il existe un lien de causalité entre les substances environnementales et les plaintes.
  • La MCS est une forme de manifestation de syndromes fonctionnels dans lesquels il y a une fausse attribution aux polluants environnementaux.

Comme évoqué, certains experts suggèrent qu’il s’agit d’une réponse immunitaire similaire aux allergies. La MCS pourrait être une réaction excessive du système immunitaire ou une prédisposition biologique, par exemple en raison de la dotation de l’individu en enzymes de biotransformation (« détoxification »).

Toute fois, les réactions allergiques sont liées aux immunoglobulines et les réactions MCS n’entrent pas dans ce schéma. Les traitements (et injections) contre les allergies ne pourront donc ni traiter, ni soigner le MCS.

En fait, ce n’est probablement pas d’une allergie au sens biologique du terme qu’il s’agit, mais, en raison de découvertes récentes, plutôt d’une « pseudoallergie », autrement dit d’inflammation d’origine non pas immuno-allergique, mais chimique. En outre, il convient en effet de distinguer l’intolérance proprement dite de la susceptibilité et de l’hypersensibilité.

D’autres disent que les symptômes proviennent d’une sensibilité extrême à certaines odeurs. Cependant, très souvent, les patients réagissent à des composés chimiques qui n’ont pas d’odeur. Des patients privés d’odorat présentent également des symptômes à la suite d’expositions.

A cela certains ajoutent également des explications psychosomatiques.
Des facteurs psychosociales et socioculturelles sont également envisagées.

Une partie des symptômes ressentis par les patients pourrait être expliquée par l’hyperventilation induite par l’anxiété. Le fait que de nombreux sujets développent un tel syndrome après une exposition aiguë accidentelle à un produit chimique a fait suggérer un syndrome de stress post-traumatique à l’origine des symptômes. Ce dernier aspect est d’ailleurs connu comme un facteur de cause pour la fibromyalgie par exemple.

On y note également un potentiel de cercle vicieux au niveau du stress oxydatif et de la réponse inflammatoire avec des changements dans les circuits neurologiques au niveau de la perception et de la réponse aux stimulations externes.

Produits en cause

La liste ne peut être exhaustive, mais la très grande majorité des substances incriminées sont des produits chimiques artificiels mis sur le marché.

Les symptômes du MCS apparaissent après inhalation, contact cutané ou ingestion des substances chimiques.
Du point de vue des malades, ce sont la fumée de tabac, les gaz d’échappement des voitures, les parfums, les produits de nettoyage tels que les désinfectants (lessives et eau de javel), les insecticides, les goudrons frais, les encres (la lecture de journaux et livres peut devenir impossible), les peintures et solvants, les aménagements intérieurs neufs, tels que moquette, rideaux de douche en plastique souple, habitacle de voiture, etc.

Du point de vue scientifique, outre les composants des produits précédents, citons les solvants organiques volatiles, le monoxyde de carbone, le mercure, l’hydrogène sulfuré et 3 classes de pesticides : carbamates / organophosphorés, pyrèthrynoides, organochlorés. Ce sont les catégories distinguées par le Professeur Martin Pall (professeur honoraire de biochimie et de sciences médicales à l’université de l’état de Washington).

Symptômes

Il n’y a pas de symptômes principaux qui peuvent être clairement attribués à la MCS. Il s’agit bien plus d’un complexe de symptômes composé de plaintes physiques et psychologiques. Les symptômes que les gens signalent sont très variés. Ils comprennent entre autres les maux de tête, la fatigue, les vertiges, les nausées, la congestion, les démangeaisons, les éternuements, les maux de gorge, les douleurs thoraciques, les changements de rythme cardiaque, les problèmes respiratoires, les douleurs ou raideurs musculaires, les éruptions cutanées, la diarrhée, les ballonnements, les gaz, la confusion, les difficultés de concentration, les problèmes de mémoire et les changements d’humeur.

Diagnostique

La preuve la plus évidente de la présence d’une intolérance chimique est fournie par un test de provocation en double aveugle dans des conditions environnementales contrôlées, après que la santé du patient ait été stabilisée. Certains médecins environnementaux américains et allemands de premier plan combinent ces tests avec un scan SPECT simultané du cerveau, des PEA (potentiels évoqués acoustiquement), l’olfactométrie et des tests psychométriques appropriés, avant et après la provocation, afin de documenter simultanément la dégradation des performances cérébrales.

En outre, le contrôle des performances de détoxication enzymatique (glutathionoxydases, catalase, superoxyde dismutase, cytochrome P450, etc.) est utile.

Mesures et Solutions

Principalement, il s’agit de réduire l’exposition aux substances chimiques autour de soi.
Une solution peut ici entre autres être la rénovation de l’espace de vie (pas de moquette, plafonds en bois traité, papier peint en vinyle, lits rembourrés, matelas en mousse, meubles en carton comprimé).
D’autres approches de solution sont notamment :

  • La réduction de la charge corporelle totale (sauna, nutrition, contrôle de l’état nutritionnel).
  • La création d’une salle blanche.
  • Manger des aliments biologiques non contaminés (éviter les additifs, les colorants, les pesticides, les fongicides, l’irradiation, les aliments génétiquement manipulés), si possible en rotation et en tenant compte des allergies, des intolérances et des sensibilités.
  • Boire de l’eau non contaminée à faible teneur en sodium (filtrée ou provenant de bouteilles en verre).
  • Porter des vêtements exempts de substances nocives.
  • L’utilisation d’un filtre à air à la maison et dans la voiture.
  • Port d’un masque à charbon actif, ou d’un filtre à air pour l’alimentation en air en cours de route.
  • Une respiration par la bouche. Respirer par le nez a un effet immédiat sur les nerfs crâniens. Les produits chimiques inhalés par la bouche doivent d’abord circuler dans le sang et passer la barrière hémato-encéphalique avant d’affecter le cerveau.
  • Rester à l’air frais les jours de sécheresse (pas à proximité des champs ou de l’industrie, etc.).
  • Le test et la désensibilisation des allergies et sensibilités aux aliments et aux allergènes par inhalation (technique du meunier, sans conservateurs) par une clinique environnementale expérimentée dans des conditions de salle blanche.

 

Il est important à noter toutefois que tenter d’éviter de faibles niveaux de ces substances chimiques peut entraîner un isolement et l’auto-absorption du patient par la maladie, et ces résultats sont contre-productifs pour le bien-être. Un traitement peut comprendre une thérapie cognitive et comportementale (TCC), avec une formation aux techniques de relaxation par exemple. L’exercice physique ainsi que la structuration des interactions sociales peuvent contribuer à rétablir le bien-être. Un travail comme avec un psychologue par exemple pour traiter l’anxiété ou la dépression peut également être utile.